Platanes enracinés dans les digues d’un canal de navigation. Le système racinaire du platane est très développé. Il est très efficace dans le maintien des berges mais génère des risques importants de déstructuration dans le cas des remblais supportant le canal.
Mélèzes et pins sylvestres de grandes dimensions implantés sur une digue étroite, générant des risques importants de dégradation de l'ouvrage.
Enracinement d’un mélèze dans une digue, système racinaire de type mixte (racines pivotantes et traçantes de diamètre et longueur importants) ayant colonisé une partie importante du remblai de la digue et générant un risque important d’érosion externe en cas de basculement.
Digue boisée avec présence majoritaire de peupliers et robiniers ayant la particularité de développer de très longues racines susceptibles de traverser de part en part les ouvrages.
Digue de protection contre les crues, délimitée par la rivière et les champs cultivés. Des peupliers sont plantés en pied de digue du côté des champs et un cordon de forêt ripicole est installé sur le talus coté rivière. Les peupliers côté « zone agricole » émettent des racines traversantes au niveau de la fondation afin d’aller capter l’eau de la rivière, générant un risque d’érosion interne.
Digue en zone montagneuse colonisée par des conifères de grandes dimensions générant des risques multiples.
Contre-canal en pied de digue. La zone en pied de talus est et doit être dépourvue de toute végétation ligneuse car elle génère un risque de colmatage du système de drainage des eaux.

Définir et prioriser les enjeux et interventions nécessaires à la protection des territoires contre les inondations tout en veillant au bon état écologique des milieux

Contexte

Depuis le début du 20 ème siècle, la revégétalisation des versants et l’aménagement des cours d’eau ont amorcé une dynamique de refermement des milieux. L’incision des cours d’eau en conséquence de la diminution des apports sédimentaires, accentuée par les prélèvements de matériaux dans les lits mineurs, a généré d’importantes modifications des processus fluviaux.

Parallèlement, la végétalisation des digues, des barrages et des berges a traduit une diminution de la pression et de l’entretien effectués par les hommes. Ceci s’est traduit par la modification des conditions hydrauliques lors de l’écoulement des eaux.

Pour des raisons de sécurité des ouvrages hydrauliques et le bon fonctionnement des milieux fluviaux, il est nécessaire de maitriser la colonisation végétale des espaces anthropisés.

Grands peupliers en bordure de crête de barrage. Risque d’érosion externe en cas de renversement de l’arbre.
Jeunes pousses de peupliers ayant déstructuré le bajoyer bitumineux sur une digue de canal
Risque lié à la décomposition des racines. Galerie laissée en place par une racine décomposée au sein de matériaux à matrice cohésive.
Risque lié à l’arrachement d’un arbre. Le basculement de l’arbre entraine l’arrachement de la souche, qui peut importer avec elle, une partie plus ou moins grande de l’ouvrage hydraulique.

Problématique

Les risques que présentent l’implantation d’essences ligneuses sur les digues et les barrages en remblai ont été mis en évidence lors des travaux de recherche menés par C. Zanetti, M. Vennetier, P. Mériaux au sein du laboratoire Irstea. L’enracinement des arbres génère des phénomènes d’érosion externe et interne liés au développement des systèmes racinaires vivants et à la décomposition du bois racinaire.

Si l’impact de la végétation sur les ouvrages est négatif, celui-ci est généralement bénéfique sur les berges de cours où les végétaux offrent une protection et une stabilisation des sols.

Le développement de la végétation doit donc être maitrisé afin de conjuguer les aspects positifs et négatifs dont celle-ci est à l’origine.

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